SGDG fabriquée sous licence H.M.B
(Henri Moulin.Marcel Beaulieu)
La caméra ETM est une des caméras françaises fabriquées dans l'immédiat après guerre
Elle a été présente dans les catalogues pendant une dizaine d'années de 1946 jusqu'au milieu des années cinquante. Pourtant le nombre d 'ETM fabriquées sera d'un peu plus de 5000 ,ce qui est peu si on le compare au nombre de Paillard ou de Bell & Howell sorties durant dans la même période.
On peut donc dire que sans être une "rareté" l'ETM n'est pas facile à trouver pour le collectionneur.
Quand on observe une caméra ETM ,(comme celle que je vous présente) on est frappé par son coté "austère" bien à l'image de la pénurie dont souffrait l'industrie française de cette époque ,en particulier dans les matières premières.
Elle n'a pas l'élégance racée de la "Paillard" avec ses beaux cuirs d'un noir profond que vient souligner des chromes rutilants ,ni le dessin des Bell & Howell.
Son charme et son intérêt ne se révèlent que lentement, par ses caractéristiques techniques , sa prise en main autrement dit: par ses performances.
Les ETM construites l'ont été dans le format 16 mm et 9,5 mm .
Il y a eu à ma connaissance 4 modèles
- La P16 (premier modèle P16A) 1946
- La P16 (deuxième version P16B) 1946/47 (numérotation à partir (autour) de 500)
- La P16 ( troisième évolution P16C) 1948 (numérotation après 1000)
- La P16 ( dernier modèle P16D)
L' ETM présentée est le modèle P16B
Par rapport au modèle "A" cette caméra présente une modification de la fenêtre de compteur de vue et une plage des vitesses élargies de 64 à 72 images par seconde .
La P16C verra comme amélioration les prises pour le déclencheur souple
(sur le bouton de "vue par vue" et sur le bouton en "vitesse continue")
La P16D sera rhabillée et dotée de la visée "reflex"
La numérotation que j'indique plus haut est approximative.
Elle repose sur l'ETM que je vous présente (numéro 934) et sur la même caméra propriété d'un important collectionneur canadien qui porte le numéro 0568 vendue le 24 juin 1948 (Vendue et non fabriquée).
Par ailleurs j'ai pu voir une P16C dépassant 4700
Pour résumer je dirais:
- P16A à 500 exemplaires (environ)
- P16B à 500 exemplaires (environ)
- P16C à 4000 exemplaires (environ)
- P16D à 500 exemplaires ? (Je n'en ai jamais vues qu'en photo)
Cette numérotation n'est qu'une indication ,elle n'est pas formellement prouvée pourtant je la crois à peu près juste , mais si des collectionneurs constatent des erreurs et peuvent apporter des corrections et des précisions:
Qu'ils n'hésitent pas me contacter!
Si cette camera a eu une version 9,5 mm, dont j'ignore le nombre d'exemplaires construits, l'essentiel de la production est en 16 mm. Le format 16 mm n'a jamais été, en France un format pour les amateurs sinon à travers des clubs ou pour des gens plutôt fortunés,le 16 mm était qualifié à l'époque de "semi-professionnel".
C'est donc l'Industrie,l'Enseignement,l'Armée et peut être les réalisateurs de courts métrages ou de reportages qui ont pu être intéressés par cette caméra.
Pour le collectionneur il est assez difficile de trouver une ETM surtout dans un bel état...
Sur le plan mécanique elles ont bien résisté au temps ,mais la plupart d'entre elles sont marquées d'éclats de peinture manquante dues à une utilisation professionnelle plus intensive et moins précautionneuse que le faisaient les amateurs.
Celle que j'ai le plaisir de vous montrer, sans être exempte de défauts ,est très correcte.
Ses caractéristiques techniques sont les suivantes:
-Encombrement:21 cm x 14 cm x 9 cm
-Poids: 2,9 kg
-Moteur à ressort assurant 8 mètres de défilement.
-Vitesses: 8-16-24-32-48-64-72 et vitesses intermédiaires entre celles-ci
-possibilité de variation de vitesse en cours de prise de vue
-Marche avant et arrière à la main et à l'aide d'une manivelle amovible fixée sur l'axe de 8 images par tour
-Compteur images fonctionnant en avant et en arrière pour un repérage de précision (fondus,enchainés,surimpression)
-Tourelle pour 3 objectifs à encliquetage automatique,à chaque objectif correspond un viseur différent qui prend sa place automatiquement lors de la rotation de la tourelle
La P16 D ETM
Il y a déjà quelques mois j’indiquais ici n’avoir vu une ETM P16D qu’en photo… Mais la chance m’a sourit puisque me voila l’heureux propriétaire de cette caméra
J’ai dit « l’heureux » je devrais ajouter et le «rare propriétaire » car cette caméra a été fabriquée à mon avis qu’à quelques centaines d’exemplaires. (500 ? peut être moins) Celle que vous pouvez voir porte le numéro 5080.
L’innovation essentielle porte sur le « viseur reflex » d’où la disparition des trois verres de visée sur la tourelle et par rapport au modèle des débuts la peinture givrée couleur champagne qui lui confère une fantaisie bien absente à sa création en 1946 .
Elle a été fabriquée vers 1955 autant dire que c’est une des dernières… si j’en crois l’excellent livre de Patrice Hervet Pont et Jean Loup Princelle «Les Caméras Françaises»
Il n’est peut être pas inutile de dire que cette caméra est signalée dans l’édition de 1958 du «nouveau cinéaste amateur» de Pierre Monier, comme pouvant être livrée sur demande avec une plage de vitesse de 16 à 100 i/s ou de 24 à 120i/s.
Elle m’est arrivée avec trois beaux optiques Angénieux le 12,5 mm, le 25mm et le 75 mm autant dire un classique sur la tourelle d’une 16mm de ces année là …tous datent de 1956, avec l’esthétique au-delà des modes que donnent la finesse et la précision.
Une autre innovation que je mentionne, car je ne l’ai vu précisé nulle part, est la possibilité de retirer le presse film d’une façon très simple. (en appuyant sur le bouton près du numéro de la caméra…)
Peut être faut il aussi mentionner un système de blocage de la manivelle dans son logement en position « repos » qui n’existait pas sur les premiers modèles
Et maintenant : « Admirez cette caméra… ! »-
L'ETM P16 D